LE TAROT – MIROIR DE L’AME

Depuis des siècles, les hommes utilisent des cartes appelées Tarot pour essayer de lire, décoder et déchiffrer le futur.
Il existe une prolifération incroyable de tarots, le Tarot de Marseille de Paul Marteau, d’Oswald Wirth, de Belline… Chacun y apporte une touche personnelle en y mettant sa propre façon de voir le monde.

 

C’est sur ces cartes que se sont penchés Alejandro Jodorowsky et Philippe Camoin, descendant de la famille Camoin qui imprime le Tarot de Marseille depuis des siècles, afin de restituer sa vraie signification au Tarot de Marseille.

Celui-ci n’a pas une visée divinatoire comme beaucoup de personnes le croient, mais une dimension plus psychologique basée sur les archétypes. Il fonctionne comme un miroir où chaque carte tirée parle de celui qui la tire.
Les cartes deviennent un outil pour entrer en contact avec notre inconscient et grâce à la compréhension aller réparer, soigner ou embellir nos conflits personnels.

Chaque Arcane représente un archétype universel. Et avec 22 Arcanes majeures et 56 mireures, l’immense diversité du monde peut s’y retrouver. Chaque lame est bourrée de symboles. On peut ainsi établir une véritable communication avec son inconscient.

Dénué de caractère religieux, la spiritualité du tarot est de plonger au coeur de la réalité symbolique du monde manifesté. Et en particulier la réalité de ses propres origines. Un langage symbolique avec sa généalogie et ce qu’elle nous a légué, et certainement ce qu’elle nous a laissé à travailler, peut se tisser, et Dieu sait s’il est démontré aujourd’hui combien on y est profondément lié (psychogénéalogie).

Se réaliser spirituellement est une chose. Une grâce aussi si on a de chance. Mais se réaliser dans la vie, c’est avant tout se réaliser à travers ce que l’on a hérité, et à travers notre relation à cet héritage, ou challenge de vie.

Extrait d’une interview d’Alexandro Jodorowsky par Erik Pigani pour le magazine Psychologies en 2012

Ma première rencontre avec le Tarot remonte à mes années d’étudiant au Chili. Je connaissais une française, Marie Lefèvre, une femme extraordinaire qui avait le sens du don gratuit et gagnait sa vie en tirant un tarot qu’elle avait elle-même créé. Elle m’avait prédit que j’allais beaucoup voyager et allait être connu dans le monde entier. Vous imaginez que, sur l’instant, j’ai été flatté mais je ne l’ai pas crue. Ensuite, au Mexique, j’ai rencontré la peintre et romancière britannique Leonora Carrington. Grande figure du surréalisme, elle était férue de tarot. Un jour elle a sorti un jeu américain, m’a demandé de tirer une carte et de décrire ce que je voyais. Elle a noté tout ce que j’ai dit, puis m’a fait relire mes propos en me disant : »Ce que tu dis, c’est le tarot ». Revenu en France, j’ai offert un exemplaire de ce jeu à André Breton. Il l’a regardé et m’a dit : « c’est de la M… Le seul authentique, c’est le tarot de Marseille. Et il m’a montré pourquoi. J’ai commencé à travailler sérieusement en éliminant l’aspect « voyance », pour l’utiliser uniquement en tant qu’outil de développement personnel. C’est un véritable miroir de notre structure psychique, un immense mandala de soixante dix huit cartes qui évoque tout ce qu’un être humain peut vivre. Voilà pourquoi il permet d’accéder à notre inconscient et nous aide à trouver les réponses en nous.

Pourtant on tire les cartes au hasard !

C’est bien ce qui est étrange. En 40 ans de pratique, toutes les personnes qui ont travaillé avec moi ont toujours tiré des cartes qui correspondaient exactement à leurs problèmes. Pourquoi ? C’est un mystère. Ces hasards qui se produisent au bon moment, Jung les appelle des « synchronicités ». Mais comme nous les provoquons, je les nomme des « psychomiracles ». faites un travail sérieux avec un jeu complet : au bout d’un moment, vous serez obligé de reconnaître qu’agissent, dans le monde, des forces qui nous dépassent.

MES ARCANES PREFEREES

UN de COUPE, c’est la cathédrale de mes émotions. J’y entre avec un infini respect et beaucoup d’amour pour écouter ce qu’elles ont à m’enseigner. Symbole de l’Amour en puissance, cette coupe, ce temple si plein n’a de valeur que si elle se déverse dans le monde.

Le PENDU, je l’aime bien car il est toujours là pour me dire “arrête-toi” quand j’en ai besoin. Pose-toi, écoute, regarde et après tu verras! C’est le moment de faire un choix, de faire naître l’être nouveau. Alors pose un autre regard sur le monde.

Pour moi, la FORCE est la plus belle femme du tarot. J’envie sa maturité tranquille et dans les situations où j’ai besoin d’assurance, je m’imagine que je suis “elle”. La Force, c’est l’amour de soi. Elle sait reconnaître ses émotions et les accepter. Elle est consciente des pieds à la tête.

TEMPERANCE, c’est mon ange gardien. Quand elle sort dans un tirage, je suis rassurée sur l’issue de la situation pour laquelle j’interroge le Tarot. Le temps de la paix et de la santé est venu. C’est l’espoir de guérison, la foi retrouvée. Je peux laisser le passé reposer.

Ah, le MONDE, c’est le but ultime, ce vers quoi je tends : toutes mes énergies harmonisées. C’est la fête. C’est une femme accomplie, une âme en pleine joie, un monde parfait.

EXEMPLE DE LECTURE

Extrait de “La voie du Tarot” d’Alexandro Jodorowsky

Les demandes des consultants expriment souvent une angoisse par rapport au futur : Telle chose aura-t-elle du succès? Mes souhaits se réaliseront-ils? Cette personne m’aime-t-elle? On ne peut répondre à de telles questions car cela revient à prédire l’avenir mais on peut les reformuler d’une manière qui permette au consultant de redevenir maître de son destin : Que puis-je faire pour que telle chose ait du succès? Que puis-je modifier pour que mon souhait se réalise? Quelle est la nature de la relation qui m’attache à cette personne? Lorsque les questions sont posées de cette manière, elles incluent le consultant comme un sujet actif dans sa propre vie et non comme le jouet d’un destin tout-puissant.

EXEMPLE

Question initiale de la consultante : Que va-t-il se passer dans mon travail?

TIRAGE

A / XVIII Le Soleil

B / XIII L’Arcane sans nom

C / VIII La Justice

 

Réorientation et reformulation de la question qui devient : quelle évolution vois-je se profiler dans mon travail?

LECTURE

Dans le passé (A), vous avez été heureuse et satisfaite de ce travail mais il correspondait à un domaine masculin, ou peut-être à l’ambition sociale inculquée par le père. Actuellement (B), vous êtes en quête d’une transformation. Car dans l’avenir (C), vous recherchez une activité qui corresponde plus profondément à votre nature féminine. Vous avez besoin de vous donner ce que vous méritez : peut-être un travail plus gratifiant ou qui fasse justice à un talent jusqu’ici inexploité.