Faire le deuil de votre animal : comment faire quand un vide immense vient d’entrer dans votre vie. Votre animal, votre compagnon des joies et des peines, votre ami vient de mourir. Vous sentez qu’avec ce départ, vous perdez une relation intime et profonde. Il va vous falloir entamer un vrai travail de deuil, d’autant plus difficile qu’il est souvent incompris et sous-estimé.
Faire le deuil de son animal, c’est quoi ?
L’après
La raison voudrait que je consacre cette partie, appelée « L’après », à comment aller mieux. Mais si votre animal est mort depuis peu de temps, vous ne pouvez pas imaginer aller mieux un jour. Surtout vous êtes en train de vous demander comment vous pourrez survivre. Vous avez aussi le droit de ne pas vouloir aller mieux. Ce manque atroce et douloureux, peut vous paraître la seule chose qui vous reste de votre ami donc vous n’avez pas envie de vous en éloigner, du moins pas pour l’instant. La seule pensée « d’aller mieux » peut même vous sembler irrévérencieuse. Vous avez l’impression que vous devez à votre animal cette période de chagrin, de peine. Se sentir mieux veut dire « le laisser partir » et vous n’avez pas envie.
Donc le deuil n’est pas un mauvais moment à passer, que l’on peut traverser et dont on peut guérir le plus vite possible. En réalité, la peine que l’on a, est notre ultime marque d’amour, le dernier cadeau que nous pouvons lui offrir. Il ne peut pas être expédié.
Comment survivre
Vous avez le droit d’avoir du chagrin ! Un être que vous aimiez profondément vient de mourir et vous vous sentez désespérément seul. Vous avez aussi le droit de ressentir d’autres sentiments, de la colère, de la culpabilité, de l’injustice. Surtout, identifiez ces sentiments.
Réfuter le chagrin ne le fait pas disparaître. Exprimez-le : laissez couler les larmes, hurlez, tapez des pieds, laissez sortir votre chagrin. Écoutez-vous et faites ce qui vous fait du bien.
Faire le deuil de votre animal : les conséquences
Dans notre civilisation où la mort de l’homme est aseptisée, le décès de l’animal de compagnie est souvent la première expérience avec la mort et les conséquences de ce décès peuvent être extrêmes.
Les humains vivent de façon différente la mort de leur animal et le deuil se manifeste avec une intensité variable :
- Il est possible que certains maîtres aient des réactions excessives lors du décès de leur animal car, dans notre société, tout est fait pour éviter de voir la mort en face et nous ne sommes plus habitués à vivre cette situation.
- Certains autres peuvent ne pas entrer dans le processus de deuil et faire comme s’il ne s’était rien passé.
- Entre les deux, il y a le deuil normal.
Freud le définissait comme « la réaction régulière à la perte d’une personne aimée ». Nous perdons en un instant un lien profond qui s’est développé pendant de longues années et cette disparition entraîne une modification profonde de notre stabilité.
Faire le deuil de votre animal : affronter l’incompréhension des autres
Ce sont ces remarques fréquentes qui font du mal et mettent parfois en colère.
Ces commentaires désagréables, Pauline a dû les affronter lorsqu’elle a perdu son chien de quinze ans. « Comment oser me dire qu’il faut relativiser ? Ce départ a été plus important pour moi que celle de mon grand-père. Mon chien était avec moi toute la journée, il était mon éponge à émotions, mon point d’ancrage».
C’est justement ce parallèle avec la perte d’un proche qui est souvent dénigré par ceux qui ne comprennent pas ce qu’implique la mort d’un animal de compagnie.
« Il est souvent très difficile de faire part de son désarroi. Les personnes qui n’ont jamais vécu de relation intense avec un animal ne peuvent pas comprendre le bouleversement et la souffrance ressentis », analyse Marina von Allmen, vétérinaire et auteur de « Quand l’animal s’en va » (Editions Jouvence, 2007).
Pourtant, il est capital de tenir compte de la souffrance causée par cette perte. Et s’il est difficile de parler de cette peine autour de soi, c’est pourtant essentiel.
Selon Marina von Allmen. « Se taire ne fait qu’aggraver et intensifier son désespoir, compliquer et prolonger le processus de deuil. Des émotions enfouies et tues s’impriment au plus profond de notre être pour refaire surface régulièrement. »
Donc si l’entourage ne comprend pas, ou s’il ne sait pas comment aider, mieux vaut se tourner vers le vétérinaire, un groupe de parole, un professionnel de l’accompagnement du deuil ou même un psychologue, pour ne pas avoir à surmonter seul cette épreuve.
Dispositif d’accompagnement du deuil d’un animal
Groupes de parole autour de la mort et du deuil
Professionnel du soutien au deuil
Faire le deuil de votre animal : vivre un réel processus de deuil
La perte est vécue différemment selon les personnes. Mais il est important de savoir à quoi s’attendre. Déni, colère, culpabilité, dépression, acceptation… Le deuil pour un animal comporte les mêmes étapes que celui d’un être humain. Des étapes qui ne se traversent pas forcément dans le même ordre pour tout le monde, comme l’explique Marina von Allmen. « Elles peuvent surgir en boucles et certaines peuvent même être “zappées”, pour resurgir lors d’un autre deuil. »
Faire le deuil de votre animal : le déni
Il rend difficile l ‘acceptation de la mort de votre animal. « Je ne voulais pas y croire, je me suis mise à hurler et à pleurer, » se souvient Myriam. « J’ai été dans un état second pendant plusieurs jours ».
Faire le deuil de votre animal : la colère
Elle peut être orientée contre la maladie qui a tué votre animal, le conducteur de la voiture ou le vétérinaire qui n’a pas réussi à le sauver. Parfois elle est justifiée, mais si elle devient une obsession, elle détourne du travail de deuil. « J’ai éprouvé tellement de rancune contre l’automobiliste qui a écrasé mon chat et qui n’a même pas eu la décence de s’arrêter, » commente Julien.
Faire le deuil de votre animal : la culpabilité
Mais le plus souvent, on dirige la colère contre soi-même et la culpabilité peut subvenir surtout si vous vous pensez responsable de la mort de votre animal. Vincent, qui avait dû laisser son chien chez des amis, s’en est terriblement voulu. « Il s’est fait écraser en traversant la route. J’ai pensé qu’il essayait peut-être de me rejoindre. Encore maintenant, je me sens responsable.»
Faire le deuil de votre animal : la dépression
C’est une réaction inhérente au chagrin et cette phase est probablement la plus difficile à surmonter. Au décès de son chat, Michèle a perdu tout intérêt pour ce qui l’entourait. « J’ai failli échouer à mes examens. Je n’avais pas le courage de quitter ma chambre. »
La dépression extrême vole l’énergie et la motivation, obligeant à ressasser sans cesse la peine. Cet état dépressif ne doit pas être sous-estimé.
Faire le deuil de votre animal : l‘acceptation
Selon la vétérinaire Marina von Allmen, l’étape de la dépression est même nécessaire pour arriver à celle de l’acceptation. « Cette étape permet de vraiment ressentir à quel point nous passons du vide et du désespoir à la reconnaissance de ce qu’il nous a été donné de vivre avec notre animal.
” C’est ce sentiment de gratitude qui a permis à Sylvia d’accepter enfin la disparition de son cheval. « La douleur n’a finalement duré qu’un moment par rapport au bonheur d’avoir vécu cette belle histoire avec Gary. ”
En conclusion, la chose la plus importante pour faire le deuil de votre animal est d’abord d’être honnête avec ses sentiments. Ne pas essayer d’éviter le chagrin en ne pensant pas au compagnon disparu, mais se remémorer les bons moments. Cela aide à comprendre ce que la perte de votre animal signifie vraiment pour vous.