Affronter l’euthanasie de votre animal. Quand la souffrance de notre animal ne peut être soulagée, l’euthanasie apparaît comme une nécessité. Savoir s’il faut vraiment le faire, à quel moment, pourquoi et comment ça se passe, permet de se préparer à cet acte définitif qui permet de soulager les souffrances de notre ami.
Affronter l’euthanasie de votre animal : savoir quand le moment est arrivé
Malgré tout notre bon sens, nous avons l’impression de commanditer cette mort et nous pensons être un assassin. Mais il y a une autre façon de voir les choses. Cet acte permet à l’animal d’avoir une mort douce, sans douleur. Rien ne peut rendre cette décision plus simple ou moins insupportable. Mais on peut aussi la voir comme le dernier acte d’amour que nous offrons à notre compagnon.
Certaines personnes disent qu’on sent quand le moment est venu.
Quand je suis partie chez le vétérinaire, je savais que je ne ramènerai pas Blitz, mon chien de 15 ans. Le matin quand je l’ai posé par terre pour qu’il aille faire ses besoins, il s’est écroulé et une mare s’est formée autour de lui. Le regard qu’il a tourné vers moi m’a fait comprendre que le moment était venu… » raconte Fabienne.
Malheureusement, ce n’est pas toujours aussi simple. Beaucoup de propriétaires sont sensibles à la douleur de leur animal, mais ils l’aiment tellement qu’ils ne veulent pas s’en séparer.
Dans le cas où l’animal s’alimente et se déplace normalement, qu’il participe encore à la vie de la famille, ce n’est pas le moment. Cependant si l’animal souffre en permanence, qu’il devient indifférent à ce qui l’entoure, en humain bienveillant il vaut mieux choisir d’abréger ses souffrances. En essayant de ne pas penser à nous, on peut évaluer honnêtement la santé l’animal. Il n’est peut-être pas nécessaire de prolonger sa souffrance pour prévenir la nôtre.
Affronter l’euthanasie de votre animal : pourquoi
« Il s’agit d’une pratique médicale, parfaitement maîtrisée, utilisant des barbituriques pour endormir un animal sans possibilité de réveil”, indique le vétérinaire Frantz Cappé.
L’euthanasie permet :
- de soulager les douleurs (arthrose, infections, etc…) d’un animal âgé ou malade et fortement diminué physiquement.
- de prévenir une agonie douloureuse.
- d’éviter qu’un animal ne souffre d’une détérioration de santé importante.
- remplacer des opérations vétérinaires, pénibles pour l’animal et sans réelles chances de succès.
La culpabilité est un sentiment très fréquent. Beaucoup de propriétaires pensent qu’ils abandonnent l’animal ou qu’il peut encore guérir. Le plus simple est de faire confiance aux vétérinaires car ce sont eux qui sont en première ligne sur ce sujet.
Affronter l’euthanasie de votre animal : comment ça se passe
L’euthanasie doit se faire dans le calme et le respect de l’animal ainsi que du propriétaire. L’euthanasie est moins difficile et mieux vécue si elle peut être préparée, organisée, et pratiquée dans la sérénité. Elle se fait par l’injection d’une surdose d’anesthésique. Et on dit souvent que l’animal s’« endort », car l’injection permet de le faire partir sans douleur. Elle est obligatoirement pratiquée par un vétérinaire mais vous pouvez demander que cela se passe à votre domicile.
Rester ou pas près de lui
Certains maîtres tiennent à être auprès de leur chien pour les rassurer et les calmer. Et puis, ce sont les derniers moments qu’ils passent à leur côté. D’autres jugent cette épreuve trop difficile, et préfèrent ne pas être présents lors de l’euthanasie. Cette décision est très personnelle et vous ne devez pas culpabiliser si vous ne vous sentez pas capable de le faire.
Protocole
Le vétérinaire va régler d’abord toutes les démarches administratives notamment s’assurer de votre identité, remplir les documents légaux nécessaires à l’acte et vous faire régler la facture. Vous lui indiquerez ensuite ce que vous pensez faire de la dépouille de votre compagnon (équarrissage, inhumation, incinération, naturalisation…).
Le professionnel va ensuite procéder à une sédation. Il s’agit d’une injection de médicaments qui apaisent et qui enlèvent la douleur. Dans le processus d’euthanasie, c’est la procédure qui implique le plus d’inconfort puisqu’il s’agit d’une injection dans les muscles. La douleur est comparable à celle éprouvée lors d’une vaccination, sans plus. Cela prend quelques minutes aux médicaments à agir (de 5 à 20 minutes selon l’état de l’animal, sa grosseur et son stress).
Lorsque l’animal est assoupi, le vétérinaire installe un cathéter intraveineux. Généralement, l’état de conscience de l’animal est suffisamment altéré pour qu’il ne sente rien du tout. Vient ensuite l’étape de la dernière injection. On utilise une drogue qui arrête le système nerveux central de fonctionner, donc la respiration et les battements cardiaques cessent en quelques secondes. Règle générale, l’animal, qui est déjà « endormi » par la sédation, semble simplement s’endormir plus profondément.
Quand c’est fini, si le vétérinaire ne l’a pas proposé, vous pouvez demander à rester seul un moment avec votre animal.
Pour vous aider à affronter l’euthanasie de votre animal, vous pouvez :
- Participer à des groupes de paroles (SOS Bulle d’amour propose un groupe de parole sur le sujet de l’euthanasie le deuxième jeudi de chaque mois) :
- Visionner ce DVD d’Anna Evans : L’euthanasie de l’animal
- Lire ce livre de Marina Von Allmen : Quand l’animal s’en va
- Vous faire aider par un spécialiste du deuil animalier