Dans notre monde occidental moderne, la mort est devenue un tabou. Elle est entourée de discours négatifs qui tendent à l’occulter. Qui ose parler de la mort ?
Pourquoi a-t-on du mal à l’évoquer ?
En quoi les animaux peuvent ils nous aider à clarifier notre ressenti de cet événement incontournable de notre vie.
La mort fait partie de la vie
La mort faisait partie de la vie… J’aurais tellement aimé que non, disait Forrest Gump
Oui, elle fait partie de la vie mais beaucoup d’êtres humains l’ont oublié. Elle renvoie à notre façon de vivre. Si nous n’avons pas mis un peu d’âme et d’esprit dans notre quotidien, alors oui, la mort n’a plus de sens et ouvre sur le néant.
Elle rend chimérique le monde de l’avoir et du paraître. La mort ne peut plus être une délivrance qu’on vit dans la sérénité, mais un ennemi qui transmet un message de peur.
Notre société est basée sur la maîtrise de la matière, de la forme. Nous croyons qu’il n’y a rien au-delà de ce monde physique que nous croyons contrôler. L’ennui, c’est que cette matière est destinée à la mort. Mais l’esprit et l’âme ne sont pas concernés par la mort.
La mort, ce n’est que la vie qui s’évade de la prison de la forme pour entamer le voyage vers sa source, sa racine de vie. La mort fait la place au vivant, au nouveau, pour que la vie amène la forme à ce degré de perfection où se reflète la somptuosité de sa réalité intérieure, l’esprit. La mort rythme la respiration de la vie, mais ne l’a jamais arrêté. Pour atteindre cette acceptation de la mort qui n’arrête pas la vie, mais seulement la forme, il faut s’ouvrir à la musique de l’âme qui vibre dans notre cœur, entendre cette volonté subtile qui nous laisse libre de ne pas la suivre, et faire que cette volonté-là soit faite, et non celle des désirs de notre individualité mortelle. La mort nous oblige à choisir la vie. Quand je nourris la forme et la matière je nourris la mort. Quand je nourris l’esprit je retrouve la vie dans sa racine, qui est éternelle.
Voilà ce que les animaux qui partagent avec nous cette vie savent si bien nous faire comprendre.
L’enseignement de nos chers animaux disparus
Les êtres humains qui vivent encore au plus près de la nature et qui la respecte, accueille la mort comme faisant partie d’un tout et la place sur le même plan que la naissance. Ils sont sûrs de la continuité de leur esprit et savent qu’il existe dans d’autres plans, des dimensions d’ordre spirituel.
Pour ceux qui n’ont pas compris la nature spirituelle du règne animal auquel nous appartenons, nous aussi, la mort de leurs animaux est vécue dans le désespoir total car la disparition de la forme physique correspond à l’anéantissement de l’être et indique la fin de la participation à la vie.
Pour les autres, qui, de plus en plus nombreux, tentent de découvrir les dimensions spirituelles au-delà de la forme physique, la mort est un changement d’état ou de perspective.
Les animaux qui ont eu une relation riche avec des humains, continuent par-delà la mort à participer à la vie des êtres qu’ils ont aimés et avec lesquels ils ont été heureux. Ils sont même ravis parfois d’intervenir pour tenter de les aider.
Joanna Seere, spécialiste en communication animale, raconte comment Tuskers, un cheval quarter horse revint dire qu’on pouvait compter sur lui (Extrait du livre de Pénélope Smith « les animaux ne meurent pas »).
Tuskers et son meilleur ami Jimmy, un pur-sang imposant, se partageaient un pâturage dans un magnifique sanctuaire de chevaux où je me rendais souvent. Tuskers était venu dans ce sanctuaire pour y vivre sa retraite. Un jour, il fut saisi d’une douleur intense. Il me demanda d’aller chercher de l’aide auprès d’un vétérinaire. Il me raconta qu’il avait eu une vie dure, mais longue et bonne. Il explique qu’il sentait son corps extrêmement faible, très fragile, avec une douleur au niveau des intestins tellement intense qu’il pouvait à peine respirer. Malgré tous les efforts du vétérinaire, le ventre de Tuskers continua à gonfler et la douleur empira.
Tuskers demanda à être libérer de son corps. Son ami Jimmy et lui se reniflèrent une dernière fois pour se dire au-revoir. Quand le vétérinaire lui fit la piqûre, l’esprit de Tuskers s’éleva au-dessus de son corps bien avant la fin de l’injection. Jimmy émit un hennissement d’au-revoir, tourna le dos au corps de Tuskers et se remit à paître.
Au milieu de la nuit, je fus réveillée par le bruit d’un cheval au galop sur la voie pavée qui reliait la ferme à la route. Tous les chevaux du sanctuaire hennissaient dans leur enclos et couraient comme des fous d’une clôture à l’autre. Nous sortîmes tous en courant du bâtiment à la recherche de l’animal qui avait réussi à s’échapper du pré. Il n’y avait aucun cheval sur le chemin, aucun cheval sur la route. Tous les chevaux étaient dans le pré et les clôtures intactes. Quelques instants plus tard, je compris qu’il s’agissait de Tuskers qui, pour la dernière fois, s’offrait un galop victorieux autour de la ferme.
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