Alors que certains considèrent leur chat comme un véritable membre de la famille, sa perte est un véritable chamboulement émotionnel. Pour le vivre naturellement, il faut accepter son chagrin et laisser passer différentes étapes indispensables : le déni, la colère, la tristesse et, enfin, l’acceptation qui est la dernière étape sine qua non pour rééquilibrer ses émotions. La durée de ces étapes dépend bien sur des individus, de leur émotivité et de l’importance de leur relation avec l’animal disparu.
Les différentes phases du deuil
Dans notre monde moderne, les chats ont pris une place particulièrement importante dans le cercle des animaux domestiques. Comme souvent le décès de l’animal est la première expérience de la mort, celui d’un chat qui nous accompagne depuis de nombreuses années peut engendrer une douleur intense parfois même plus grande que celle liée à la perte d’un être humain.
De nos jours, la société est plutôt portée à allonger la vie et préfère ne pas parler de la mort. Les effets du deuil et sa chronologie sont trop peu souvent évoqués.
Il semble donc important d’examiner le processus général de déroulement de ce travail de deuil que beaucoup de gens sont amenés à vivre et que peu connaissent précisément.
Le deuil est une souffrance psychologique. Quel qu’en soit l’objet (animal ou humain), c’est un processus assez constant, couramment décrit notamment par la psychiatre américaine Elizabeth Kübler-Ross qui la divise en 5 phases successives.
La première phase se fait en deux étapes :
- La nouvelle de la mort du chat provoque un choc, un état de sidération qui fait dire « ce n’est pas possible, je ne peux pas y croire ».
- Ce choc va faire entrer dans la phase de déni de la nouvelle (un refus absolu d’y croire). La réalité est refoulée car elle est trop dure. Ce déni permet de retarder l’arrivée des symptômes douloureux et donne le temps de faire face à la souffrance.
Il peut arriver qu’un propriétaire apporte le cadavre de son chat au vétérinaire pour qu’il le soigne.
La confrontation à l’absence de l’animal conduit à l’acceptation de la réalité si difficile et on entre dans la deuxième phase qui est celle de la recherche.
On se sent dépossédé du compagnon de tous les jours et on cherche à le retrouver. La perte est cruellement ressentie car tout manque : la complicité, les caresses, les mimiques, son regard, en un mot sa présence.
Laura raconte qu’à ce stade, elle s’est surprise à appeler sa minouchette pour qu’elle rentre avant la nuit.
C’est aussi la phase où beaucoup de personnes ont l’impression de sentir en permanence la présence de la boule de poil qui les a quittés.
La troisième phase se partage entre colère et/ou culpabilité.
Devant tant d’injustice, il faut chercher un responsable, parfois c’est l’équipe vétérinaire même si elle n’y est pour rien. Le propriétaire peut en vouloir au monde entier : aux personnes qui possèdent des animaux en bonne santé, à ses amis qui ne le comprennent pas et même à son animal qui l’a abandonné.
Cette colère peut également se retourner contre lui-même et provoquer un sentiment de culpabilité.
La quatrième phase est celle du chagrin et d’une possible dépression.
Elle survient généralement lorsque le soutien social a cessé et que les proches n’offrent plus leur aide et leur réconfort. Il y a alors un sentiment de solitude extrême.
Personne n’est vraiment épargné par cette phase. Pierre Loti avoue même : « Il me semblait que sa mort (celle de son chat) était le commencement de la fin des habitants de la maison. »
C’est une étape très difficile, car la souffrance y est très forte, exacerbée par le sentiment que les autres ne comprennent rien à cette détresse. Les émotions y sont très vives et sont en étroites relations avec le vécu.
Enfin avec le temps, grand consolateur du deuil, la douleur s’atténue même si elle se réveille plus ou moins à des occasions anniversaires ou en croisant un autre chat de la même couleur…
C’est la cinquième phase, celle de l’acceptation. C’est l’intégration du deuil dans l’histoire personnelle. Ce n’est en aucun cas l’oubli de l’animal qui nous a quittés, mais c’est l’acceptation de rentrer dans le cycle de la vie avec son vécu, si douloureux soit-il. Le travail de deuil est alors réalisé.
La durée et l’intensité de chacune de ces étapes sont variables d’un individu à l’autre et de nombreux facteurs extérieurs influencent ce déroulement.
Les facteurs de complication du deuil
De nombreux éléments peuvent freiner le travail de deuil. Des facteurs propres à chaque individu ainsi que des facteurs extérieurs entrent en jeu et peuvent rendre encore plus difficile la mort de l’animal. Plus la place accordée au chat est importante, plus sa perte est vécue difficilement.
Il en est ainsi dans tous les cas suivant :
- La mort d’un chat considéré comme un membre de la famille voire même un enfant. C’est insupportable d’admettre la mort de quelqu’un plus jeune. Dans ce cas, l’animal, même âgé, n’est qu’un bébé puisqu’il dépend de ses maîtres et qu’il procure cette affection toute simple que seuls les jeunes enfants apportent. Sa mort est donc extrêmement douloureuse.
- La mort d’un chat gratifié de qualités exceptionnelles. Certains maîtres idéalisent leur animal et ne voient que ses qualités. La perte de cet être imaginaire est d’autant plus difficile.
- La mort d’un chat fusionnel. Certains propriétaires vivent avec leur animal une relation particulièrement intime. Avec sa disparition, ils perdent une relation intense qui comblait leur vie.
- La mort d’un chat exigeant. Il donnait à son maître le sentiment qu’il était indispensable. Le propriétaire l’aimait parce que son chat avait besoin de lui. Après son départ, il se sent inutile. Il perd une partie importante de sa raison de vivre.
La durée de vie commune entre l’humain et l’animal joue également un rôle important dans la façon de faire le deuil de son chat. Plus celle-ci est longue, plus le décès risque d’être douloureux. C’est une histoire commune qui s’arrête.
Plus la puissance de l’attachement est importante, plus le deuil va être compliqué.
Ces complications peuvent survenir à n’importe quelle phase du travail de deuil. Si vous sentez à un moment que vous avez du mal à dépasser votre chagrin, il faut oser demander de l’aide. Un travail de deuil non achevé, qu’elles que soient les raisons, peut entraîner des troubles psychiques et somatiques qui peuvent devenir chronique ou resurgir des années après.
Dispositif d’accompagnement deuil animal
Groupes de parole autour de la mort et du deuil
Professionnel du soutien deuil
Comment aider les autres chats de la « communauté » ?
Lorsqu’un des chats disparaît, nous sommes tristes mais l’ensemble de la communauté aussi.
Que font les autres félins de la communauté ?
Ils sentent l’odeur du compagnon décédé, ils le cherchent et peuvent avoir des réactions déconcertantes telles que des crachements, des feulements exprimant ainsi leur peur et leur colère.
Ils le sentent mais ils ne le voient pas. Il n’est pas à sa place et son odeur n’est plus la même.
Selon leur caractère, ils vont réagir différemment come les humains en pareil cas. C’est normal et nettoyer ne va pas les aider.
Essayer d’effacer l’odeur ne sert à rien
D’abord c’est presque « mission impossible » car son odeur est imprégnée partout et surtout dans des endroits inaccessibles (plinthes, murs).
Ensuite la faire disparaître ne va pas aider les copains du disparu car ils vont se poser encore plus de questions.
En laissant traîner son odeur partout, elle va se dissiper progressivement et la communauté comprendra que le copain disparu s’éloigne lui aussi pour toujours.
On peut les aider à comprendre en rangeant ses affaires personnelles, les autres utilisées en commun doivent rester en place. Quand un des chats commence à chercher, il faut lui parler, lui expliquer pour le rassurer.
Encore plus de câlins et de tendresse
Dans ses moments-là, tout le monde en a besoin mais c’est le moment de profiter les uns des autres pour se consoler mutuellement.
Des mots contre des maux : la parole est le remède aux souffrances vécues.
Leur parler, leur dire que nous aussi, on a du chagrin. Ils comprennent notre tristesse et la partagent. Les animaux n’ont pas le même rapport à la mort que les humains mais vivent le manque de la même manière.
Articles sur le même sujet
Comment faire le deuil d’un animal domestique ?
Comment dépasser la mort de votre chat ?
Comment affronter l’euthanasie de votre chat ?